Pays d’Orthe et Arrigans

Poterie de Cagnotte







Histoire d'argile

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La Poterie de Cagnotte


Un savoir-faire né de la terre landaiseDans le village de Cagnotte, lové dans les Landes entre les Gaves Réunis et l’Adour, la poterie a forgé bien plus qu’un artisanat : un art de vivre, utilitaire et raffiné, enraciné dans la terre argileuse du Pays d’Orthe et Arrigans. Dès l'Antiquité, cette production céramique à usage quotidien — amphores, cruches, pots, tuiles et autres vaisselles antiques — prenait forme dans les mains des artisans, pour s’épanouir pleinement jusqu’au XXᵉ siècle. Cagnotte, petit joyau près de Peyrehorade, devint au XIXᵉ et début XXᵉ siècle le cœur battant de la poterie du bas Adour, rivalisant avec Pouillon, Dax, Cauneille ou Saugnac-et-Cambran. Dans cette région où l’argile affleurait comme une promesse, les potiers donnaient vie à des objets simples, robustes, porteurs d’une élégance rustique qui traversa les frontières du département 40.Les origines : un murmure antique & médiévalL’histoire de la poterie cagnottaise s’enracine dans un passé lointain peut-être Antique, mais probablement dès le XIIIe ou XIVe siècle, comme en témoignent des tessons enfouis et des fours oubliés, vestiges d’un artisanat naissant. Pendant trois siècles, le village de Cagnotte et sa paroisse de Cazordite (Cagnotte qui regroupe aujourd’hui les territoires de Cagnotte et Cazorditte, deux villages connus dès le Moyen-Âge, Cazorditte est devenu un quartier de Cagnotte) se sont distingués dans toute la région pour leurs potiers, dont le savoir-faire a marqué l’âme du Pays d’Orthe et Arrigans. Les premiers écrits, datant de la fin du XVIIe siècle, révèlent une activité déjà bien établie dans le paysage du bas Adour. Les registres d’état civil du XVIIIe siècle, étudiés par Jean-Pierre Récalde, citent des artisans tels que Bernard Lapeyre, potier décédé en 1707 à Sarraillot à l’âge de 49 ans, ou Jean Bégu et Jean Getten, potiers au Tron en 1753 et 1757. Les lieux-dits — Téoulère d’Arbrou, Téoulerote, Téoulère de Pichecan, ou maison des Bacheré (en gascon, fabricant de vaisselle) — portent encore la mémoire de ces mains plongées dans l’argile. Aux côtés de laboureurs, métayers et journaliers d’« état de labeur », ces artisans tiraient parti des sols argileux pour façonner des objets essentiels aux foyers gascons : cruches, pots et tuiles pour cuire, stocker, transporter. Grâce à ses terres riches et à ses rivières, Cagnotte s’imposa comme un foyer artisanal où l’argile devenait histoire, tissant un lien profond entre la communauté et son territoire.L’âge d’or : Cagnotte et le "pega"Le XIXe siècle fut l’apogée de Cagnotte, centre potier du bas Adour, surpassant parfois les ateliers voisins comme ceux de Castandet. Le village s’illustra par le pega (prononcé lou péga), une cruche à eau emblématique, portée sur la tête avec grâce. Élancée, avec un bec étroit et une anse fine, elle fut surnommée « la Cagnotte » dans le parler populaire, incarnation d’une élégance rustique. Contrairement à Castandet, aux productions variées, Cagnotte se spécialisa dans cette pièce essentielle avant l’eau courante, chaque foyer en possédant plusieurs pour l’eau, le vin ou l’huile. Faite d’argile rouge, grise ou brune, elle était modelée avec un savoir transmis de père en fils, l’ancien dévoilant au néophyte les secrets du tournage et de la cuisson perfectionnés au fil des siècles. Les pegas conquirent le sud des Landes, transportés par des attelages rembourrés de paille jusqu’aux marchés de Dax, prisé pour ses eaux thermales, ou de Peyrehorade, carrefour commercial depuis le XIVe siècle. Les gabares, bateaux à fond plat, les emmenèrent plus loin, glissant sur le Gave et l’Adour jusqu’à Bayonne, voire à la frontière espagnole. Ce commerce florissant fit du pega un symbole gascon, à la fois ordinaire et vital. Les ateliers familiaux — Tonia, Getten, Badetz, Narbey, Mathieu, Mages, Campagne, Lapouble, Berlon, Cassou — produisaient aussi une vaisselle d’argile, taquineusement appelée « porcelaine de Cagnotte » : toupins et terris vernissés pour le feu, pots à confit pour les mets landais comme le canard ou l’oie, et des tuiles issues de tuileries locales. Ces créations, portées par des ouvriers des villages voisins, du Béarn ou du Pays basque, firent rayonner Cagnotte pendant plus d’un siècle.Une organisation singulièreL’originalité de Cagnotte résidait dans son organisation. Contrairement à d’autres régions où les potiers possédaient leurs fours, ici, beaucoup étaient locataires ou ouvriers dans des ateliers tenus par des marchands, notables ou investisseurs. Dès le XVIIIe siècle, cette structure marqua l’artisanat local : des artisans talentueux, mais dépendants, louaient leur espace ou travaillaient pour un maître d’atelier. En 1891, Cagnotte comptait jusqu’à treize ateliers, un foisonnement qui témoignait de son dynamisme. Les fours rougeoyaient, les mains tournaient l’argile, et le village vibrait au rythme des cruches prêtes à partir.Le déclin dans l’ombre du progrèsDès le XIXe siècle, les potiers cagnottis firent face à une concurrence croissante. Les marchés accueillaient les productions de Brocas, Canenx ou Laàs, puis celles du sud-est de la France, souvent plus variées ou moins chères. Fidèles à leurs formes traditionnelles, les ateliers cagnottis résistèrent grâce à la demande locale et à la renommée de leurs cruches. Mais l’arrivée du métal, du verre, puis du plastique, plus durables et produits en masse, ébranla cet artisanat ancestral.Le déclin dans l’ombre du progrès.Jusqu’au milieu du XXᵉ siècle, être potier dans le Pays d’Orthe restait une profession honorable, un pilier du quotidien. Mais dès les années 1920, les flammes des fours s’éteignirent une à une. L’atelier Narbey, route de Peyrehorade, ferma en 1924, suivi par l’atelier Mathieu, route de Bélus, en 1930. Pierre Mathieu, dernier potier cagnottais, façonna dans un ultime élan de petits pegas publicitaires pour la liqueur Izarra, liant cette cruche gasconne à l’identité basco-landaise. Ce fut un chant du cygne : dans une région où la forêt de pins et le thermalisme prirent le dessus, la poterie s’effaça, ne laissant que des tessons et des souvenirs. L’industrialisation, l’eau courante et les matériaux modernes sonnèrent le glas d’un artisanat qui avait rythmé des siècles.Une mémoire à préserverÉtudiée dès les années 1990, l’histoire potière de Cagnotte fut mise en lumière par deux expositions, en 2014 et 2015, réveillant l’intérêt pour ce passé artisanal. Les pegas, les marchés séculaires, les mains plongées dans la terre : tout cela appartient à l’âme profonde des Landes. Ce patrimoine, tangible dans chaque cruche ou tuile, ne doit pas sombrer dans l’oubli.

Un Patrimoine d’Argile à Raviver

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Rejoignez le renouveauExplorez l’histoire de ces potiers oubliés — leurs fours, leurs pégas, leur terre —, soutenez ceux qui reprennent le flambeau, et imaginez un avenir où la poterie landaise retrouve sa place. Le Pays d’Orthe et Arrigans mérite que son argile vibre encore — et vous pouvez y contribuer.


Un patrimoine à raviverAujourd’hui, des artisans comme La Poterie d’Aurélie à Habas, qui sculpte le grès depuis 2021, ou Barbotine et Bee à Pouillon et Terafeu Terafour à Tilh, rallument la flamme. La poterie du Pays d’Orthe et Arrigans pourrait redevenir une force vive : ateliers, formations, marchés dédiés feraient chanter l’argile à nouveau. Ce récit n’est pas qu’un écho du passé : il appelle à une renaissance.


Le dernier potier...

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Édouard Cazaux


L’âme potière de Cauneille

Que sont devenus les potiers landais, ces artisans d’un art millénaire ?À la fin du XIXe siècle, les potiers landais, tels les Tonia de Cagnotte, les Massy de Heugas, les Berlon de Pouillon, les Laussucq et Cazaux de Dax, ou les Getten et Cazaux de Cauneille, formaient une élite artisanale. Leur art millénaire transformait l’argile locale en vases, cruches, pichets, toupines et salérots aux courbes gracieuses, notamment les célèbres « pégas », cruches de tête prisées dans la région. Mais les tours des vallées landaises se sont tus, les fours, envahis par le lierre, se sont effondrés, ne laissant que des toponymes évocateurs : taoulère, pégaré, saléret. Édouard Cazaux, né le 6 septembre 1889 à Cauneille dans une famille de potiers originaire de Cagnotte, grandit dans cet univers. Ses parents, dont Alcide Cazaux, potier du « Cantaou » à Cauneille, déménagent à Bayonne (naissance de Vincent en 1890), puis à Biarritz, d’abord au quartier de la Négresse (naissance d’Armand en 1895), et enfin au chemin de Larréguy en 1908, où ils installent un atelier de poterie. Alcide, artiste et flûtiste, vendait ses pégas sur les marchés, sa carriole rythmée par des mélodies. Édouard, dès l’enfance, révèle un talent précoce pour modeler l’argile. À la fin de son enfance, il apprend le métier à l’usine Ousteau à Aureilhan, perfectionnant ses connaissances en céramique. À 18 ans, inspiré par les vers de Jean Rameau (Les Trois Fées), il part à Paris avec peu d’argent. Tourneur, puis étudiant démuni, il suit les cours des Beaux-Arts et de l’école de Sèvres, fréquentant les artistes tout en restant timide. Dans l’atelier d’Edmond Lachenal, il s’initie à la dorure sur faïence. Appelé au 34e régiment d’infanterie à Mont-de-Marsan, il rencontre le sculpteur Charles Despiau et suit les cours de dessin de Morin, remportant une médaille d’or en 1912. Une bourse pour Paris lui est promise, mais la guerre de 1914 interrompt son parcours. En 1918, il s’installe à La Varenne-Saint-Hilaire, construisant deux fours inspirés de Sèvres pour cuire grès et faïences. Il excelle en sculpture, créant des monuments aux morts à Biarritz, Saint-Vincent-de-Tyrosse (1922) et Castets (1923), empreints de douleur sobre. Encouragé par Despiau, il expose dès 1921 au Salon des Tuileries, des Artistes décorateurs, d’Automne, des Indépendants, au musée de Sèvres, et dans des galeries (Rouard, Légédé, Grand dépôt). Ses céramiques art déco, aux thèmes religieux, antiquisants ou animaliers, séduisent par leur élégance. En 1923, il décore la Villa Leïhorra à Ciboure de mosaïques art déco (classée Monument Historique) et orne d’autres villas basques. À l’Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925, il collabore avec le groupe « La Stèle » pour le pavillon Goldscheider. Dès 1928, il collabore avec David Guéron à la cristallerie Degué, signant une part notable de la production et présentant des céramiques au Salon d’Automne. Sa carrière prospère de 1922 à 1939. Il expose au Salon de la Nationale dès 1922, intègre le Salon d’Automne comme sociétaire en 1923, remporte un grand prix à Barcelone et au Caire en 1929, puis une médaille d’or à Paris en 1939. Virtuose du rouge de cuivre, une prouesse technique, il dévoile à la galerie Légédé en 1929 des vases émaillés ornés de nymphes et de feuillages, salués par la critique. En 1933, Anatole de Monzie lui remet la Légion d’honneur. En 1937, sa Jeune Fille de l’Adour vaut une médaille d’honneur à l’Exposition internationale, malgré des oppositions. La même année, avec ses frères Armand et Vincent, il remporte une médaille d’or pour leur fontaine aux trois bains. Tandis qu’Édouard triomphe à Paris, Armand et Vincent développent l’atelier de Biarritz, décorant les villas locales. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Édouard perfectionne le grès Norton à 1800°C dans les fours de l’usine Norton, produisant des vases émaillés exposés à la galerie Rouard en 1946. Après la mort de Despiau, son mentor, il se retire à La Varenne. Solitaire, il mêle céramique et sculpture, préférant la faïence pour ses couleurs féeriques. En 1950, le musée de Faenza célèbre son vase, et Antoine Paré, conservateur au Louvre, le consacre comme un « grand artiste » héritier des potiers de l’Adour. Dans une lettre nocturne, il évoque son buste de Jean Moulin, son atelier landais, et son désir de revenir à Cauneille : « J’ai quitté les Landes il y a plus d’un demi-siècle avec des vers de Rameau. Despiau m’a tout appris. Mes mains pleines d’argile du Destin veulent rentrer au pays. » Édouard Cazaux meurt le 10 septembre 1974 à La Varenne. Ses œuvres, dispersées dans les musées (Arts Décoratifs à Paris, Saint-Maur, Dax, Mont-de-Marsan), incarnent l’héritage des potiers landais.


- Edouard CAZAUX (1889-1974) -
- GRAND VASE boule à col dit de "la Création" à décor tournant sur fond or, d'Adam et Eve -
- Serpent et la pomme et figuration de Dieu, dans des branchages d'olivier -
- Signé en creux. Haut. 30 cm -


Galerie Photo



Un Patrimòni d’Argila a Raviver

La terralha de Canhòta


Buztinezko Ondare bat Berpizteko

Canhòtako buztingintza


Un Patrimonio de Argila a Revivir

La alfarería de Cagnotte

A Heritage out of Clay that Needs Revival

Pottery from Cagnotte

復活させる粘土製の遺産

カニョット村の陶芸

Глнистое наследие, которое нужно возродить

Гончарное дело Каньотта


Elvytettävä Savesta Perintö

Cagnotten keramiikka


Et Arv fra Leire som Trenger Vekkelse

Cagnottes Pottemakeri


Kawsarichinapaq T’urumanta Ruwasqa Saqisqan

Kañotep raqchʼi


ヤィカッシピレ クス フレトィ モシㇼブリ

カニョッ  フレトィ

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